Il existe dans tous les pays du monde des princes et des princesses qui n’ont ni château, ni carrosse, mais dont la beauté et la bonté éblouissent tous ceux et celles qui les rencontrent. C’est dans une maison bienveillante, reconnaissable entre mille que l’histoire que je vais vous raconter commence.
Il y a fort longtemps, dans une maison de terre crue, dans l’enceinte d’un Château, 2 rue de l’Hirondellat (qui veut dire en langue d’Oc « la maison des Hirondelles ») à Nègrepelisse, village du bas-quercy en Occitanie, vivait un papi et une mamie qui étaient très très vieux.
Leur maison était toute blanche comme de la craie, avec une magnifique chevelure de tuiles « canal » toutes ébouriffées. Les volets de couleur bleue charrette donnait à la maison une expression colorée tantôt joyeuse ou triste suivant les jours de pluies ou de grand soleil. Les volets étaient toujours ouverts, ils tombaient tantôt d’un côté ou tantôt de l’autre en fonction de la robustesse et du travail des gongs et de leurs attaches. Les reflets du temps sur leurs carreaux racontent tout l’amour que les rires ou les drames ont fait naître en ce lieu.
Dans cette domus qu’aucune histoire n’a su domestiquer, la façade n’a rien d’égal à toutes les autres. Deux grandes lignes de vies lézardent la paroi côté soleil et pluies qui durant des siècles, comme deux attrapes rêves, ont révélé les desseins mystérieux de tout le comté sous le regard intrigué des passants, randonneurs et autres marcheurs qui trouvent dans la niche à côté de la porte, un espace en forme de triangle où le reste de pain y est déposé chaque jour, laissant aux êtres de passage ou autres volatiles le soin de pouvoir se nourrir ou de laisser perdre aucune miette.
A côté de cette alcove nourricière, les lèvres de bois fendus de la porte entre-baillée aux quatre vents, laisse entrevoir un passage étroit, une sorte de gorge noire profonde qu’aucune dent de défense n’entrave le pas pour l’inconnu qui ose aller vers sa destinée.
Pour finir ce tableau, devant le seuil de la maison on peut compter quatre paires de chausses bien rangées côte à côte sur le perron. Chut ! Ne faites pas de bruit, elle est habitée …. C’est ce que les villageois chuchotent aux randonneurs qui passent sur le long chemin qui mène devant cette vieille maison, tout au bout du village : la légende offre un trésor à l’audacieux voyageur qui saura éveiller sa conscience en y passant le seuil.
Oui, je suis sur le point de vous raconter l’histoire de cette maison que je tiens de la vieille fée et du vieux petit génie qui vivent dans ce magnifique château au bout du couloir à gauche, la porte du bas de la plinthe….. et qui reçoivent tous les jeudis leurs petits enfants Héla et Nael qui vivent à la maison d’à côté…..